En finir avec la culpabilité

Vous sentez-vous mal à l’aise quand vous avez une pensée négative sur quelqu’un ?
Avez-vous des remords après vous être fâché contre vos enfants, avec vos parents, ou votre conjoint ?
Cachez-vous parfois vos réussites, le montant de votre salaire, ou avez-vous l’impression de ne peut-être pas tout à fait les mériter ?

Si c’est le cas, vous souffrez de culpabilité.
Mais quel est au juste ce sentiment, à quoi sert-il et peut-on l’atténuer ?

En général, on ressent de la culpabilité quand on pense ou fait quelque-chose non conforme à nos normes morales ou sociales. On la considère ainsi inconsciemment comme une indication pour savoir comment être une « bonne personne » selon nos propres critères (que l’on peut décliner en « bon parent », « bon citoyen », « bon ami », « bon conjoint » etc.).

La plupart des gens s’accordent ainsi sur les situations qui la déclenchent : mentir, trahir, se montrer égoïste, faire souffrir quelqu’un (d’autant plus si c’est quelqu’un de proche), posséder plus que les autres, se montrer agressif etc.

Autant de situation renvoyant à un « mauvais » comportement ou identité. La culpabilité est donc pour une part liée aux impératifs moraux imposés par la société et son héritage judéo-chrétien (bien/mal, paradis/enfer, notion de « pêcher »…). La morale est d’ailleurs utile pour faire société et permettre la cohésion des individus qui la composent, autour de valeurs et d’objectifs communs. Le problème est qu’elle devient vite un filtre par lequel passent toutes nos actions, émotions, et même pensées, et que notre marge d’action devient très limitée.

De plus, suivant notre éducation, les modèles familiaux et sociaux auxquels nous avons été exposés personnellement, ces impératifs se multiplient et se complexifient, devenant mêmes contradictoires : il faut à la fois être présent pour sa famille mais ne pas rechigner au travail, être gentil.le avec les autres mais savoir dire non, bien gagner sa vie mais ne pas courir après l’argent, prendre soin de soi mais penser d’abord aux autres etc.

Finalement, quel que soit le choix fait, difficile d’échapper à la culpabilité. A partir de là, la culpabilité n’est donc pas une indication de ce qui est « bon » ou « juste » de faire, mais de ce après quoi nous courons, à nous en épuiser : un personnage irréprochablement et unitairement aimant, travailleur, fort, généreux, disponible, patient, affirmé, loyal, fidèle, honnête, courageux etc.

Cet idéal de nous, nous oppresse, nous étouffe, et censure nos véritables besoins et désirs. Bien souvent, le sentiment de culpabilité n’indique donc pas que nous sommes une « mauvaise personne », mais simplement que nous ne correspond pas à l’idéal imaginaire que nous nous sommes fabriqué de toute pièce, et qui occulte tout ce que nous avons d’humain, de fragile, d’imparfait, de contradictoire et de riche.

J’ai envie de vous dire, au contraire, que vous avez le droit ; le droit de vivre, de penser, de ressentir tout ce qui est en vous.

Vivez votre identité, assumez ce que vous pensez et ressentez tout bas, ne serait-ce qu’à vos propres yeux.

Vous avez le droit d’être vous-mêmes. Vous avez le droit d’assumer pleinement votre identité, même si elle ne correspond pas à l’idéal que vous vous êtes fixé.

Ne laissez pas la culpabilité étouffer votre identité et son expression.

Acceptez-vous dans toute votre complexité, dans toute votre humanité !

Répétez-vous : « J’ai le droit. Je suis comme je suis, et ça va ! »